Beljanski et la cancérogénèse

Monique Beljanski est née à Paris dans une famille composée de nombreux scientifiques. Son père, le professeur et physicien Auguste René Lucas, fut directeur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris de 1947 à 1968, professeur titulaire de chaire de physique générale à la faculté des sciences de l’université de Paris de 1956 à 1968 et membre de l’Académie des sciences. Sa grand-mère, Pauline Ramart, fut la seconde femme après Marie Curie à être nommée professeur de chimie organique à la Sorbonne.

À 19 ans, elle rencontre Mirko Beljanski, alors jeune chercheur en biologie. Monique et Mirko tombent rapidement amoureux et se marient au cours d’une cérémonie traditionnelle en Yougoslavie. De leur union naîtront deux enfants, Boris et Sylvie Beljanski.

En 1953, Monique rejoint son mari à l’Institut Pasteur en qualité d’ingénieur d’études au CNRS où le jeune couple se lance dans un travail de recherche sous la direction du Professeur Macheboeuf, directeur de Thèse de Mirko.

A cette équipe se joignent Liliane Le Goff et Michel Plawecki, tous deux docteurs d’Etat ès sciences. Par la suite, l’équipe s’installe dans les locaux de la Faculté de Médecine de Chatenay-Malabry, où Mirko Beljanski, Directeur de recherches au CNRS, dirigera les travaux de ce groupe durant une dizaine d’années.

Monique Beljanski participe étroitement à toutes les étapes des travaux de son mari y compris ses nombreuses publications scientifiques, livres et articles dont elle est co-auteur.

Depuis la disparition de son mari en 1998, elle poursuit inlassablement un travail de sensibilisation à travers des conférences en Europe afin de mieux faire connaître l’approche Beljanski, en particulier la sélectivité d’action et l’absence de toxicité des extraits de plantes découverts par Mirko Beljanski.

Monique Beljanski est membre du Conseil d’Administration de l’Association CIRIS et Présidente de la Fondation Beljanski.

La médecine actuelle, toujours basée sur les concepts des années 1950, tient à l'écart les messages qu'apportent les ARN aux ADN, ignore les changements de forme qu'adoptent les ADN ou les protéines, ignore les facteurs cytoplasmiques, le rôle des métaux, des polluants de toutes sortes... L'exemple d'enzymes, qui, comme on le verra plus loin, accomplissent des tâches aussi différentes que des synthèses d'ARN ou d'ADN selon la présence d'ions magnésium ou d'ions ferriques, ne devrait pas être négligé en biologie dans les concepts thérapeutiques. On entend parfois parler de "médecine individualisée", alors qu'en fait ce sont des protocoles standardisés qui sont donnés à tout un chacun. L'utilisation des produits toxiques pour tuer les cellules en division rapide (les cellules cancéreuses) mais qui déciment les défenses naturelles du patient et favorisent ainsi les infections dans les hôpitaux et diminuent d'autant les moyens de lutte contre la maladie, illustrent la pauvreté d'un concept qui ne conçoit pas la possibilité d'agir de façon sélective.

Le professeur S. Dutta (Washington) écrivait, dans son analyse du livre que Mirko Beljanski avait publié en 1983: "le concept de gènes sains ou de gènes cancéreux, doit être remplacé par le concept d'expression saine ou maligne des deux types cellulaires, ce qui ramène le problème à la question : qui gouverne l'activation et l'inactivation des gènes?". Il posa la bonne question.

"Le demi savoir triomphe plus facilement que le savoir complet : il voit les choses plus simples qu'elles ne sont, et par là en donne une idée plus compréhensible et plus convaincante" écrivait F. Nietzsche.

C'est avec cette citation en tête que Monique Beljanski rédigea ce livre, dans le but de rendre plus accessible le travail novateur de son époux, le biologiste Mirko Beljanski.

Rompant avec le ""Dogme central"" de l'époque à propos de l'ADN, Mirko Beljanski se concentra sur les interactions perturbant le fonctionnement du génome, comment certaines molécules déstabilisent l'ADN, et mènent à des pathologies graves. Cet affront envers les théories de l'époque fera de lui un chercheur marginalisé par ses pairs, mais le temps lui donnera raison.

Près de 50 ans plus tard, ses idées sont redécouvertes et confirmées, établissant de nouvelles bases de réflexion en cancérologie et dans le domaine de la Vie dans son ensemble.